Entre ombre et lumière, il y a Adam.
Dès les premières pages, Adam nous plonge dans un univers brut, à la frontière entre la réalité crue et une forme de poésie douloureuse. On y découvre Adam, un jeune homme issu d’un quartier populaire, dans ce décor que l’on croit connaître, chargé de clichés… mais qui, sous la plume de Rayane Lalichi, se révèle bien plus nuancé, complexe et profond.
Ce roman est une lecture totalement inattendue. Je n’avais jamais rien lu de tel. C’est un texte à la fois dur, poignant, et profondément poétique. On ne suit pas une intrigue linéaire classique, mais plutôt des fragments de vie, des éclats d’existence d’Adam, qui nous sont livrés avec une justesse désarmante. Puis, sans prévenir, un retournement de situation fait basculer le récit dans une atmosphère encore plus sombre, presque suffocante. Et c’est précisément là que la plume de l’auteur se révèle dans toute sa force : plus le tableau s’assombrit, plus l’écriture se fait lumineuse, poétique, transcendante.
L’art occupe une place centrale dans le roman. L’art d’Adam, revient sans cesse, comme un écho à son être profond. Ce n’est pas un simple élément du récit, c’est le cœur même de son identité : Adam est son art, il ne fait qu’un avec lui. C’est d’ailleurs ce dont on est sur, ou presque. Car pour tout le reste, je ne sais toujours pas qui est véritablement Adam. Et j’aime ça.
Les passages en arabe, non traduits, m’ont particulièrement touchée. Comprenant cette langue, j’ai ressenti toute la portée de ces mots, mais j’ai aussi perçu qu’ils participent à un sentiment d’étrangeté voulu : Adam est étranger à ce monde, étranger à ce qui se déroule autour de lui, étranger peut-être à lui-même. Ce choix narratif renforce l’ambiance du roman.
Certains moments de lecture ont été très difficiles émotionnellement. Ce n’est pas un livre qui laisse indemne. Il remue, il interroge. Et c’est exactement ce que j’attends d’un bon roman : qu’il me pousse à réfléchir, qu’il me sorte de ma zone de confort, qu’il m’habite longtemps après l’avoir refermé.
Je ne suis pas habituée à ce genre de lecture, mais je suis heureuse d’avoir découvert ce texte. Un grand merci à Rayane Lalichi pour son travail, son audace.
⭐ Les notes en détail
Je ne compte qu’Adam dans cette note, car tout tourne autour de lui et les autres n’ont pas son importance. 10/10, il est complexe, surprenant, touchant et bien d’autres choses encore. Mais il marque, pages après pages, et il est toujours là même une fois le livre fermé.
Un grand 10/10 selon moi. Parce que d’entrée de jeu l’atmosphère était plutôt lugubre, sombre. Mais à mon grand étonnement elle a réussi à s’intensifier au fil des pages, ce que je n’aurai pas penser possible.
Ma lecture a été fluide, sans obstacles, très agréable. Le mélange des langues ne m’a pas gêné, l’utilisation du langage courant dans les dialogues non plus. En fait, tout était dosé a la perfection.
Je ne saurai moi même pas décrire ma note de ce côté là. Tout était drôlement bien mené, chaque élément déclenchant une suite de situations et répercussions. Puis un retour encore sur tout ces éléments vers la fin, avec tout une réflexion que ça nous pousse à mené. C’était très bien fait. Même si j’aurai voulu encore plus d’Adam sur la fin.
Tout y était ! La tour, les voisins, les événements, les discussions, les personnalités, les professions, jusqu’à aller même nous décrire les détritus et autres encombrants qui jonche le sol pour moi l’immersion était complète dans ce quartier. Très réaliste.
Tout était cohérent, tout s’emboîtait parfaitement et l’histoire se déroulait petit à petit en nous torturant l’esprit petit à petit. Ça n’a pas traîner en longueur, on a pas eu des lignes et des lignes sur les personnages entre eux mais ca n’a pas manquer au final car l’essentiel n’était pas la.
C’était un véritable plaisir et pourtant je n’aurai pas directement miser la dessus n’étant pas une habituée de ce genre. Nous sommes plusieurs heures après la fin de la lecture et j’y pense encore, je me repasse des parties du livre en tête, je réfléchi à pourquoi ceci et cela, je compare aussi cela avec ce qui nous entoure. Bref, pour moi si ce livre est encore là une fois ferme c’est qu’il ne m’a pas laissée intacte et que la mission de l’auteur est réussie.
Publié le 17 avril 2025