Il y a des romans qui dérangent. Qui installent une brume dans l'esprit, tout comme celle qui enveloppe la ville de Saint-Arnold. L'école est de ceux-là. Un polar psychologique, poisseux et obsessionnel, qui nous entraîne dans la chute d’un homme et la quête de ce qui l’a précipitée. Hugues Vincent n’est pas un héros. Il est violent, instable, borderline. Un ancien flic renvoyé pour avoir franchi la ligne de trop. Pas de prison. Juste le vide. Alors il remonte le fil. Retour à l’origine du mal. Retour à Saint-Arnold, ville fantôme, ville souvenir, où tout semble figé dans une atmosphère d’étrangeté suffocante. Dans sa maison d’enfance, les murs murmurent. Les souvenirs émergent comme des éclats tranchants : cris, colère, silence. Et ce mime. Ce fichu mime. Un personnage d’apparence inoffensive, issu de son école maternelle, qui hante ses cauchemars avec une régularité inquiétante. Qui est-il vraiment ? Un simple souvenir d’enfant… ou la clé d’un traumatisme refoulé ? Ce roman n’est pas une enquête ordinaire. C’est une descente dans la psyché d’un homme au bord de l’implosion, un labyrinthe mental où chaque porte qu'on ouvre fait surgir un passé plus dérangeant encore. L’écriture est tendue, brute, sans artifice. On avance avec Hugues, à tâtons, entre hallucination et vérité, entre culpabilité et désir de rédemption. L'école est une lecture qui secoue. Qui questionne : jusqu’où le passé peut-il contaminer le présent ? Et si le monstre que l’on fuit… était en nous depuis le début ? Un thriller sombre, psychologique et dérangeant. Une plongée glaçante dans les zones les plus troubles de la mémoire.