Première réaction à chaud : je ne m’attendais pas à ça. Je pensais me retrouver avec une dark fantasy avec du mystère et du surnaturel avec une bonne dose d’émotions et je dois vous dire que ce n’est que la partie cachée de l’iceberg. En effet, vous allez vous retrouver bouleversé et emmener dans un tourbillon assez psychologique qui vous oppresse. L’auteur permet dès les premières pages de faire grimper la tension en vous et vous donne envie de tourner les pages jusqu’à la toute fin. On entre donc dans la tête d’Ava Sinclair qui est une jeune écrivaine rongée par le doute, l’ambition et le vide intérieur. Et puis il y a ce mot que dis-je, ce nom : Orpheus. C’est tout d’abord comme un murmure dans sa vie avant qu’il ne s’invite dans sa vie et bascule tout ce en quoi elle croyait. Sa vie et son âme n’en ressortiront pas indemnes. Suivez Ava dans l’aventure qui est la sienne, un pacte qui la pousse au silence, jeune femme avec du succès… Mais à quel prix ? Marion Vandamme joue ici sur un équilibre fragile entre fantastique et métaphore : le prix de la création, la perte de soi dans l’acte de créer, l’obsession de plaire au monde au détriment de sa vérité intérieure, c’est finement amené, j’ai vraiment adoré la capacité de l’auteur de jouer avec son lecteur, bravo. Cela n’est pas tout, la romance fait partie de l’aventure… Mais quelle romance ! C’est assez toxique mais on se retrouve à vouloir en savoir plus, on est fasciné par ce triangle assez chaud, entre ombre et lumière (trop éblouissante ?), qui Ava va choisir ? L’écriture est dense mais fluide avec une facilité déconcertante pour vous faire ressortir avec exactitude toutes les émotions des personnages, votre corps ressentira la lourdeur de Paris, la claustrophobie et les frissons courant sur votre épiderme. L’Héritière du Néant n’est pas une lecture facile — c’est une expérience. Elle dérange, elle attire, elle consume. Si vous aimez les histoires qui font trembler votre âme autant que votre cœur, les amours impossibles, les pactes dangereux et les frontières floues entre rêve et cauchemar, L’Héritière du Néant vous marquera.