Le roman, dense et richement documenté, réussit la prouesse de mêler drame personnel et souffle historique. On y retrouve l’Angleterre victorienne dans toute sa complexité : ses hiérarchies figées, ses hypocrisies sociales, mais aussi ses frémissements de modernité. À travers le destin de Cathy, c’est tout un siècle en ébullition que l’auteur explore – celui des premières luttes féminines, des bouleversements industriels, des consciences qui s’éveillent. Ce qui fait la force de L’Insoumise, c’est sans doute cette tension constante entre enfermement et liberté, héritage et émancipation. Gérard Blanc offre ici un portrait de femme d’une intensité rare, sans jamais sacrifier la nuance ni la justesse. Cathy n’est pas une héroïne de vitrine : elle vit, aime, chute et se relève avec une humanité bouleversante. Un roman vibrant, où l’émotion se mêle à la réflexion, et où chaque page rappelle que l’histoire des femmes est aussi faite de luttes individuelles, de refus silencieux, de pas de côté. L’Insoumise est bien plus qu’un récit de vie : c’est un cri, une résistance, une ode à celles qui osent dire non.