Dès les premières lignes, l’auteur nous entraîne dans un monde dystopique, où l’eau est devenue l’or bleu que les puissants arrachent aux peuples. Oranne, une fillette pleine d’innocence, découvre en un instant la cruauté du monde extérieur quand des soldats brutaux (les Myrmidons) assassinent froidement ses parents. Ce choc fondamental devient le point de départ d’une quête de vengeance, d’une métamorphose brutale, où l’enfant se mue en guerrière solitaire. Les premières pages, notamment le prologue, sont magistralement construites : on passe d’une scène bucolique sous la neige à un véritable cauchemar. L’écriture est fluide, poétique, parfois violente, mais toujours prenante. L’univers dystopique évoque des enjeux très actuels : l’accès à l’eau, l’autoritarisme, la résistance. Oranne devient une figure marquante : à la fois fragile et implacable, elle incarne la résilience. Elle ne se contente pas de survivre : elle se bat, elle pense, elle lit. Ce contraste entre la violence qu’elle subit et celle qu’elle inflige, entre ses armes et ses lectures, donne une profondeur saisissante au personnage.