C'était l'histoire d'un monde perdu. D'un monde vendu. Corrompu. L'histoire d'un monde qu'on aurait pu connaître, qu'on pourrait connaître, qu'on ne devrait pas connaître siouplé m'sieurs dames -le côté sf en moins hein, ne nous leurrons pas, les progrès de la médecine vont plus dans les portefeuilles que dans les réelles inventions. N'est-il pas ? Hein ?! Hein que j'ai raison ?! Le dernier jugement de Christian Guenot est un manifeste contre le pouvoir, pas celui dont on aurait besoin, mais celui qui fait de son pouvoir un Pouvoir. C'est une fiction réaliste, puissante, effrayante sur les dérives de la société après le Chaos, la Maladie. Une société qui évolue mal, vite. Une société qui avale, mâche, mâche et mâche encore ses citoyens qui n'en sont plus tout à fait, sous couvert de religion et de sauvetage de l'Humanité. L'auteur s'est largement inspiré de notre réalité qui, ô douleur, m'a rappelé tellement de vécu ici et ailleurs. Inspiré des gouvernements, des autorités, des gens non éveillés au monde, des problèmes géopolitiques, religieux, tant et tant de problématiques actuelles et anxiogènes. Et ça fait peur. Christian a su retranscrire une peur primaire, une humanité servile qui se laisse endormir et dominer de façon si dingue qu'on se dit "mais c'est trop gros". Et, comme on sait, plus c'est gros, plus ça passe. Et ça passe largement ici. Entre documentations ultra riche, réflexion personnelle intense et ma foi vraie, argumentée, scénario profond et haletant, le roman présenté est une claque de forain dans nos têtes. Si je devais dévoiler quelques horreur de cette époque du roman, je parlerais des grossesses obligatoires quasiment, de leur état gémellaire effrayant, et surtout, des Biocom, ces ajouts cérébraux qui contrôlent tout. Une horreur. Vraiment l'auteur sait manier les mots, les sujets, fait preuve d'une inventivité dingue dans son domaine, avec ce qu'il y a de plus simple : l'humain. La religion a une part importante, sinon plus. Elle est le pilier de ce nouveau monde. Si les histoires avec la chrétienneté vous déplait, ce livre ne sera pas pour vous. Entre nous, elle a une place importante mais ce roman se lit même si nous n'avons pas de croyance. Je suis athée et ce côté m'a même plu, je dois dire, sans pour autant rentrer dans une chasse aux croix. Il y a également une défense LGBT bien cachée, et ça, on aime. Les personnages sont complets, réussis et leurs histoires bien ficelées, tantôt belles, tantôt tragiques, mais toujours authentiques. Le côté policier/thriller est absolument réussi à m'a agréablement surprise de bout en bout. Je n'ai aucunement eu la solution avant la fin. Les twists sont parfaits. Le dénouement également, il est cohérent. Je ne pourrais peut-être, si je le devais, que déplorer les grands chapitres sur l'histoire, parfois un peu trop longuet à mon goût, mais nécessaires et intéressants, au fond. Il faut lire les deux tomes pour avoir le fin mot de tout ça. C'est un seul roman coupé. L'auteur m'avait prévenue et c'est vrai. L'un ne va pas sans l'autre ! En somme, un livre réussi avec une histoire beaucoup plus effrayante qu'un livre d'horreur. C'est pas peu dire.