Plonger dans Les guerres de Falen, c’est accepter d’entrer dans un monde où chaque choix peut faire vaciller un royaume entier. Lydia Brasington construit un univers d’une richesse impressionnante, vibrant de mythes anciens, de tensions politiques et de destins heurtés qui se croisent comme les lignes d’une prophétie imparfaite. Dès les premières pages, on sent la puissance évocatrice de l’autrice : des paysages qui semblent respirer, des cités aux ombres épaisses, des personnages dont la complexité surprend sans cesse. Ici, personne n’est totalement lumineux ni entièrement sombre ; chacun porte ses blessures, ses loyautés et ses failles. C’est cette humanité, au cœur même de la tourmente, qui rend le récit aussi saisissant. Brasington maîtrise parfaitement l’art de la montée en tension. Chaque chapitre amène une révélation subtile ou un danger imminent, faisant naître cette sensation délicieuse d’être toujours « au bord » — au bord d’une trahison, d’une bataille, d’un secret qui pourrait tout faire basculer. Les scènes d’action sont fortes, viscérales, mais toujours au service de l’émotion et de l’intrigue. Et puis il y a cette ambiance… sombre, envoûtante, presque hypnotique. On croit d’abord lire une épopée classique, puis l’on découvre que le récit cache des couches successives : enjeux politiques, mysticisme ancien, questionnement du pouvoir et du sacrifice. Les guerres de Falen n’est pas seulement une histoire de conflits ; c’est un livre qui interroge ce qu’il en coûte de vouloir sauver un monde qui se fracture. En refermant le roman, impossible de ne pas rester habité par ses personnages, par leurs dilemmes, par cette impression d’avoir parcouru un territoire à la fois étranger et étrangement familier. Pour les amateurs de fantasy épique, de royaumes en guerre et de personnages profondément humains, c’est une lecture incontournable.