Il y a des livres qui ne se contentent pas d’être lus : ils se déposent en vous comme un éclat de lumière, restent en suspens, et continuent de vibrer longtemps après la dernière page. Quelque part, d’Eliza Juneparr, fait partie de ces récits rares qui semblent écrire quelque chose en nous pendant qu’on les lit. Dès les premières lignes, Juneparr installe une atmosphère presque palpable : un lieu sans nom, un « quelque part » à la fois intime et universel, où le quotidien prend des teintes inattendues. On ne sait pas si l’on est dans un souvenir, un rêve, ou un espace intérieur, mais peu importe — on s’y sent chez soi. L’autrice excelle dans l’art d’effleurer les émotions sans jamais les forcer. Sa plume, d’une délicatesse presque tactile, explore les interstices : ce qu’on ne dit pas, ce qui tremble, ce qui manque. Elle tisse une histoire où chaque détail semble porteur de sens, comme si le monde se révélait au lecteur à travers un prisme légèrement décalé, plus doux, plus vrai. Ce roman est un voyage discret mais profondément sensible. Ce n’est pas l’intrigue qui vous emporte — ce sont les sensations. Une phrase qui s’attarde, une image qui s’ancre, une pensée qui résonne. On tourne les pages comme on ouvrirait des portes, découvrant un personnage qui pourrait être nous, ou quelqu’un que l’on a été, ou que l’on n’a jamais osé devenir. Quelque part est une ode à ces lieux intérieurs que l’on porte en soi, à ces instants suspendus qui donnent sens à tout le reste. Un livre qui apaise autant qu’il questionne, qui console tout en éclairant. Si vous cherchez un texte qui touche juste, sans fracas mais avec une profondeur rare, ce roman est une rencontre à ne pas manquer. Eliza Juneparr ne raconte pas seulement une histoire : elle nous offre un espace où respirer.