Je tiens à remercier l’autrice pour m’avoir confié la lecture de son ouvrage autobiographique, Sur le chemin de l’illégalité. Ce témoignage puissant nous emmène aux côtés de Josie, une jeune nutritionniste camerounaise, qui quitte son pays pour assister à un congrès en Belgique… et se retrouve rapidement confrontée à une réalité bien plus dure que prévue. Ce récit nous plonge dans l’expérience intime et bouleversante d’une vie sans papiers, marquée par l’incertitude, la peur constante, la précarité, mais aussi par des élans de solidarité inattendus. À travers les yeux de Josie, on découvre les rouages invisibles de l’exil, les pièges de l’administration, et les choix souvent impossibles que doivent faire celles et ceux que l’on préfère souvent ne pas voir. L’écriture est simple, directe, sans artifices, ce qui renforce l’authenticité du témoignage. Les expressions camerounaises, bien intégrées au récit, donnent de la couleur et du relief aux dialogues. On sent la sincérité de chaque mot, la tension de chaque moment, et la force intérieure de Josie malgré l’adversité. Ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est la capacité du récit à humaniser une réalité souvent stigmatisée. Le livre ne cherche pas à faire pleurer, mais à faire comprendre. Il donne une voix à ceux que l’on entend rarement, avec justesse et pudeur. Cela dit, j’aurais aimé en savoir davantage sur les raisons profondes qui ont poussé Josie à quitter son pays. On comprend que son activité professionnelle peinait à décoller, mais cela semble un peu mince pour expliquer un départ aussi radical. Ce manque de clarté laisse un petit vide dans une histoire autrement très prenante. Sur le chemin de l’illégalité est un texte fort, poignant, nécessaire. Un récit qui touche, qui questionne, et qui met en lumière des parcours de vie trop souvent invisibles