LA LECTURE DU TOME 1 EST FORTEMENT RECOMMANDEE Dans ce second tome, on retrouve Josie là où on l’avait laissée : en fuite, ballottée par les vents contraires de l’exil. À peine arrivée à Berlin, le froid la saisit — au propre comme au figuré. Elle est seule, déboussolée, dans une gare étrangère où le contact censé l’accueillir ne se présente pas. À sa place : deux silhouettes en uniforme. L’inquiétude s’installe immédiatement. Encore. Ce nouveau chapitre de son parcours est sans concession. On plonge avec elle dans une Allemagne bien plus rude qu’espérée, où la survie impose des compromis douloureux. Josie rêve encore de reconstruire sa vie, de renouer avec sa passion pour la nutrition tropicale… mais la réalité va la rattraper. Logement précaire, violences psychologiques, pression policière, relations ambigües : tout semble conspirer pour l’enfermer dans l’ombre. Le style de Josie K. reste fidèle à lui-même, vivant, vibrant, parsemé de tournures camerounaises qui donnent au récit une couleur unique. Ce contraste entre la gravité du sujet et la vivacité de certaines expressions allège, parfois, une atmosphère pesante. L’autrice ne cherche pas à enjoliver : elle raconte ce qui est, brut, sans détour, souvent dérangeant. Ce que ce tome met particulièrement en lumière, c’est la zone grise dans laquelle évoluent les personnes sans-papiers. Il ne s’agit pas ici d’un conte édulcoré : les bonnes intentions peuvent dissimuler des pièges, et la survie passe par des choix que le confort de la légalité ne nous pousse jamais à envisager. Pour ma part, j’ai préféré le premier tome. Bien que le sujet y soit tout aussi fort, il m’avait semblé un peu plus équilibré, moins pesant émotionnellement. Sur le chemin de la clandestinité m’a paru plus dur, parfois troublant, notamment en raison de certaines décisions prises par Josie. Il m’a laissé une impression plus sombre, presque étouffante, même si cela participe pleinement à la sincérité du témoignage. Un roman coup de poing, qui éclaire les marges et oblige à voir ce que l’on préfère souvent ignorer. 📖 Merci à Bookfluenceurs et à l’autrice pour cette lecture percutante et humaine.