Thriller & Suspense
1ère de couverture de Ce qui reste...
20 déc. 2025

Ce qui reste...

Informations
Dans une chambre inconnue, un être se réveille sans mémoire. Étranger à son propre corps, il ne lui reste que le silence des murs qui, lui, accuse un crime. Comment échapper à l'oubli quand la vérité est peut-être tapie dans le seul geste qu'il ne parvient pas à nommer ? Il entreprend alors la quête de son identité, une descente où chaque fragment de souvenir le mène non vers la lumière, mais vers la dissolution. Pour survivre, il devra affronter le miroir brisé d'un passé qui menace de l'engloutir tout entier. Car le danger n'est plus le meurtre, c'est l'effacement. Fidèle à son style alliant philosophie et littérature, Isaac Kyungu Banza Lesa signe un thriller existentiel sur les abysses de la mémoire, un champ de bataille posant l'unique question : que reste-t-il de nous, quand tout est perdu ?
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La chronique de Julie Duflot
Une enquête sur ce qu’il reste…
Il y a des livres que l’on lit simplement… et il y a ceux que l’on respire, qui s’insinuent dans la moindre fissure de votre conscience, jusqu’à brouiller la frontière entre votre réalité et celle du personnage. Ce qui reste… appartient à cette seconde catégorie : ce n’est pas seulement le fait de tourner les pages mais c’est tout notre corps qui tourne et réfléchit au fil des mots. Dès la première ligne, Isaac Kyungu Banza Lesa vous arrache au confort familier. Le réveil de Christelle n’est pas un simple réveil : c’est une naissance en plein néant, une irruption brutale dans un lieu qui ne devrait pas exister et qui est décrite de manière trop précise et perturbante. La chambre inconnue, l'air poisseux, le plafond faux… Cette scène, écrite avec une précision chirurgicale, vous installe dans une atmosphère angoissante qui vous poursuivra tout au long de votre lecture. J’ai très vite apprécié ce roman car celui-ci sait nous plonger dans une expérience sensorielle très complexe : la mémoire devient un terrain de guerre, le silence un ennemi, les objets du quotidien des preuves d’un crime et pourtant rien de tout cela n’est assez clair dans notre esprit, comme si la mémoire avait décidé d’effacer toutes ses sensations. C’est à partir de là que le premier élément déclencheur arrive : un lustre familier dans un espace inconnu, comme si un morceau de vie avait été arraché pour le faire apparaître dans un lieu nouveau, se moquant des souvenirs passés. Ce moment est longtemps resté en tête comme une vision de la suite de l’histoire, si je devais décrire ce passage, c’est comme si l’auteur avait décidé de tendre sa main qui nous attrape, sa main serait douce et pourtant, son acte (nous attraper) est lourd de promesse et nous serre pour nous garder jusqu’à la fin de l’histoire. C’est à ce moment-là que tout est devenu suspect : objet, voisins, souvenirs,... Quand surgit Martha, l’avocate au regard d'acier, j’ai ressenti une autre forme de vertige : celle du doute froid, implacable, presque clinique. Martha est un miroir qu’on ne veut pas regarder, et pourtant chaque question qu’elle pose ouvre une fissure dans la réalité de Christelle. Ce duo-là est comme une lutte dans les souvenirs et les pensées. Mais il y a un personnage dont je n’ai pas parlé : Kay. On pourrait le caractériser comme une tentation mais aussi l’objet de notre chute. J’ai apprécié le fait que l’auteur ait créé une relation entre les personnages (qui est assez toxique) en moteur narratif. C’est quelque chose d’assez magnétique, on ne peut qu’être attiré et continuer notre lecture. C’est un thriller, oui. Mais c’est surtout une plongée intérieure comme un roman qui se joue de l’absence de soi. Une enquête sur ce qu’il reste… lorsqu’il ne reste plus rien. Ce qui reste… n’est pas seulement un roman à lire. C’est une expérience à traverser.

⭐ Les notes en détail

Personnages

9/10

Atmosphère

10/10

Style d'écriture

10/10

Intrigue

10/10

Immersion

10/10

Cohérence

10/10

Plaisir

10/10

Note finale

5.00
Publié le 20 décembre 2025