Ce livre n’a rien d’un conte traditionnel, et c’est précisément ce qui le rend captivant. Ayat Mlanao détourne les codes pour offrir une histoire beaucoup plus ancrée dans le réel, plus brute, plus émotionnelle. On entre dans le récit en pensant suivre un chemin familier, mais très vite l’autrice nous montre que la vie n’a ni fées, ni miracles, seulement des vérités que l’on apprend à regarder en face. Ce qui marque le plus, c’est la finesse de l’écriture : simple sans être simpliste, poétique sans exagération, touchante sans chercher l’effet dramatique. Mlanao sait créer une ambiance où chaque mot a son poids, où les émotions s’installent discrètement mais profondément. On lit, on ressent, et parfois on se reconnaît dans les failles des personnages. À travers cette histoire, l’autrice aborde des thèmes sensibles — la désillusion, la vulnérabilité, les relations humaines — avec une maturité étonnante. C’est un texte qui parle de ce qui nous construit autant que de ce qui nous brise. Il n’y a pas de morale finale, pas de fin lumineuse typique des contes : seulement une réflexion honnête sur ce que signifie avancer malgré tout. Ceci n’est pas un conte, c’est un petit livre qui se lit vite mais qui demande qu’on le digère lentement, parce qu’il réveille des émotions qu’on ne s’attendait pas à rencontrer. Une lecture courte, profonde, et incroyablement humaine.