Jamais quiconque n’aurait imaginé deux jeunes hommes aussi différents se lier d’amitié, et pourtant nulle amitié ne paraissait aussi profonde et sincère que celle-ci. D’un côté, un grand dadais brun au QI de 153 (selon les évaluations du psychologue consulté lorsqu’il avait quinze ans) et issu d’un milieu très défavorisé. Mikhail avait quitté la Tchétchénie avec ses parents alors qu’il n’avait que trois ans, un épisode de sa vie dont il ne garde aucun souvenir, mais une attache culturelle forte avec la communauté tchétchène expatriée aux États-Unis. De l’autre, un séduisant jeune blond aux allures décontractées et un tantinet dandy du nom de John, intelligent, mais dans le cercle de la moyenne humaine. Un détail qui ne lui causait en aucune façon un complexe d’infériorité par rapport à son meilleur ami.